Mes photos

Dans la course incessante des heures de notre temps, la photographie est, tout comme la poésie, un repos pour l’âme. Une photo est, pour moi, un instant apprivoisé qui va de pair avec ce besoin profond de dire en poésie, d’essayer de fixer un ressenti afin de pouvoir le déguster par la suite sans hâte, en me posant à travers la méditation qui va m’aider à parfaire l’exercice de ma pensée.

Dans la démarche qui vise à saisir, à comprendre la totalité du monde qui me contient, il y a toujours, en ce qui me concerne, un besoin et une exigence de mettre en correspondance le regard, la photographie, la poésie, l’imagination, la mémoire, la pensée. C’est en harmonisant toutes mes composantes que je m’équilibre pour mieux avancer.

Depuis toute petite, j’ai vu ma mère nous photographier. C’était pendant les années 1950. Elle avait alors un tout petit appareil photo noir en forme de cube, du genre Kodak Retinette qui nous accompagnait partout. Ma mère était spontanée, elle photographiait la vie familiale avec la même promptitude qu’elle la vivait. Elle m’a transmis ce « don de présence » à l’instant, qui se révèle précieux en photographie.

A 17 ans, je me suis inscrite au Photo-Club de ma ville, Mar del Plata, pour un cours d’initiation à la photographie. On nous apprenait, entre autres, à éduquer notre regard. On faisait des sorties hebdomadaires en quête d’inspiration, puis on analysait en groupe la récolte d’images. J’ai appris aussi le développement photo argentique. J’ai eu mon propre labo photo pendant quelques années –avant de venir en France- en partage avec un ami passionné.

Du papier support d’écriture je suis passée au papier photo. Je n’oublierai jamais la sensation d’émerveillement ressentie dans la chambre noire lorsque j’ai vu la première image captée avec mon appareil, apparaître sur le papier dans le bac au liquide révélateur ! C’était un excellent entraînement pour l’apprentie d’invisible que j’étais alors…

Le premier objet acheté avec mon premier salaire ce fut un appareil photo reflex MINOLTA qui me donna beaucoup de joie et qui m’accompagna pendant plus de dix ans… Il commençait à donner des signes de fatigue, je l’avais déjà fait réparer à cause d’un problème avec l’obturateur, lorsque je l’ai oublié un jour dans un car lors d’un voyage dans le Médoc français.

D’autres appareils ont succédé à celui-là. Un jour je ferai peut-être l’inventaire des appareils photo liés à mon parcours de vie. En attendant, les techniques ont bien changé, et je photographie toujours avec autant d’application et de… gourmandise !

Depuis 2014, date de mon installation à Châtellerault ville, dans la Vienne, mes photos ont été sélectionnées à plusieurs reprises lors du Concours Photo du Pays Châtelleraudais afin de nourrir l’expo de l’été…